Au Maroc, l’eau a toujours été précieuse. Mais aujourd’hui, elle est devenue un vrai sujet de préoccupation pour tous ceux qui vivent de la terre. Quand on discute avec des agriculteurs à Doukkala, dans le Souss ou le Saïs, on entend partout la même inquiétude : les puits s’assèchent, les pluies se font rares, et chaque goutte compte.
Dans les campagnes, beaucoup se souviennent des années où l’eau coulait à flot. Mais ces souvenirs semblent de plus en plus lointains. Les sécheresses se succèdent, les nappes phréatiques baissent, et les exploitations agricoles doivent s’adapter pour survivre. Aujourd’hui, irriguer comme avant n’est plus possible : il faut faire mieux, avec moins.
L’irrigation durable, ce n’est pas un slogan, c’est devenu une nécessité. Installer un système goutte-à-goutte, piloter l’arrosage grâce à des capteurs, surveiller la météo : voilà le quotidien de plus en plus d’agriculteurs marocains. Ces solutions permettent d’économiser l’eau, de protéger les sols et de garantir une récolte, même quand le ciel tarde à donner la pluie.
Ce que nous observons sur le terrain, c’est que cette transition n’est pas toujours facile. Il y a des réticences, des questions sur le coût, sur la rentabilité, sur la technique. Mais ceux qui franchissent le pas ne le regrettent pas. J’ai rencontré des producteurs de framboises à Larache qui, après avoir installé une irrigation intelligente, ont vu leur consommation d’eau baisser. À Agadir, des cultivateurs de tomates sous serre témoignent de récoltes plus homogènes et de moins de maladies depuis qu’ils ont adopté des solutions intelligente.
Mais ce n’est pas qu’une question d’environnement. Pour les producteurs, adopter l’irrigation durable, c’est aussi sécuriser leur avenir. Un champ bien irrigué, c’est un rendement plus stable, moins de maladies, et la possibilité de vendre des produits de qualité, même lors des années difficiles.
Au final, choisir l’irrigation durable, c’est faire le pari de la résilience : celle des exploitations, des familles et des villages. C’est préserver la vie dans les campagnes, soutenir l’emploi local, et transmettre aux générations futures une terre capable de nourrir le pays.
L’avenir de l’agriculture marocaine passe par là : innover, s’adapter, et respecter la ressource la plus précieuse que nous ayons. Parce qu’au Maroc, chaque goutte d’eau mérite d’être valorisée. Et parce qu’au fond, derrière chaque système d’irrigation moderne, il y a la volonté de continuer à faire vivre nos terres, nos traditions et nos espoirs.